Dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures : l’essentiel à savoir

23 avril 2024 Séparateur hydrocarbure

Les ateliers de mécanique automobile, les stations de lavage, les stations de distribution de carburants, mais aussi les parkings souterrains ou aériens sont exposés à la pollution par des hydrocarbures. Aussi, pour éviter des rejets polluants au milieu naturel ou dans les réseaux d’assainissement collectifs, les eaux de ruissellement, de lavage ou d’exploitation collectées sur ces surfaces sont prétraitées dans un séparateur à hydrocarbures. Comment celui-ci doit-il être dimensionné pour offrir des performances suffisantes ? Voici des éléments de réponse.

Le dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures dépend de plusieurs facteurs

Pour dimensionner un séparateur à hydrocarbures, les professionnels de l’assainissement tiennent compte d’un certain nombre de facteurs qui influencent la composition des eaux collectées sur les sols.

Le type de surface à équiper

Tout d’abord, selon le type d’équipement concerné, le risque de pollution par des hydrocarbures n’est pas identique. Un parking aérien, par exemple, est essentiellement exposé au ruissellement des eaux de pluies qui se chargent en particules polluantes au contact du sol : débris solides issus des pneus, sable pollué, mais aussi huile et carburant.

Les sols d’ateliers de mécanique, de stations de distribution de carburant ou d’aires de lavage de véhicules, quant à eux, sont beaucoup plus exposés à la pollution par les résidus ou les fuites d’hydrocarbures.

Le type d’activité

Les exigences de traitement influencent le choix du séparateur d’hydrocarbures et varient selon le type d’activité. Ainsi, un établissement classé ICPE doit s’équiper d’un séparateur à hydrocarbures très performant. Il existe deux classes de séparateurs, qui se différencient par la concentration en hydrocarbures résiduels en sortie d’équipement.

Les séparateurs de classe 1 ont un rejet pouvant contenir 5 mg/l maximum d’hydrocarbures tandis que les séparateurs de classe 2 peuvent rejeter des eaux contenant 100 mg/l d’hydrocarbures résiduels. Ces valeurs sont définies par la norme NF EN 858-1 sur les installations de séparation de liquides légers, dont font partie les hydrocarbures.

Le débit d’eau à traiter

Le calcul du volume d’un séparateur à hydrocarbures doit tenir compte du débit des effluents entrant dans l’ouvrage. Celui-ci varie selon le type de site à équiper et sa superficie.

Dans le cas d’une installation d’un séparateur à hydrocarbures sur un parking exposé à la pluie, il faut tenir compte de la pluviométrie de la région.

Dans le cas d’une surface couverte, il faut analyser quels sont les apports liés à l’activité, comme les eaux de nettoyage quotidien des surfaces dans un garage automobile, ou encore les eaux de lavage des véhicules dans le cas d’une station de lavage auto.

La concentration en hydrocarbures et les caractéristiques des hydrocarbures à séparer

Le dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures dépend aussi du type d’effluents à traiter. La concentration en hydrocarbures des eaux impacte directement le dimensionnement de l’ouvrage.

Le type d’hydrocarbures généré est tout aussi important. En effet, chaque substance se différencie par sa densité, sa viscosité et sa solubilité dans l’eau. Pour espérer un fonctionnement efficace du prétraitement, il faut bien identifier quelles substances sont susceptibles de s’y déverser.

Les contraintes environnementales à prendre en compte lors du dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures

La réglementation locale

Le dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures doit tenir compte de l’ensemble des normes et réglementations applicables, qui peuvent varier localement.

En effet, le type de système d’assainissement collectif ou la sensibilité du milieu naturel peuvent justifier des exigences de prétraitement des effluents beaucoup plus drastiques par la collectivité ou la Police de l’eau.

Le classement en ICPE de l’établissement concerné par l’installation du séparateur à hydrocarbures influe aussi sur l’exigence de qualité des rejets. L’entreprise d’assainissement en Ile-de-France chargée de l’installation doit donc tenir compte de toutes ces contraintes.

La sécurité des ouvrages et leur maintenance

De plus, le dimensionnement et la conception du séparateur à hydrocarbures dépend des exigences liées à la sécurité et à la maintenance de l’ouvrage. En matière de sécurité, il est important d’éviter les débordements intempestifs qui pourraient conduire à une pollution du milieu naturel environnant. Le dimensionnement du séparateur à hydrocarbures doit donc permettre d’éviter toute surcharge de l’ouvrage.

La maintenance doit aussi être anticipée au moment du dimensionnement des ouvrages et de leur conception. En effet, une maintenance de l’ouvrage d’assainissement régulière est nécessaire pour garantir une performance de rejet optimale.

Pour cela, il faut pouvoir accéder à l’ouvrage facilement pour le contrôler régulièrement et procéder aux opérations de pompage lorsque c’est nécessaire. Le choix de l’emplacement est crucial, tout autant que celui du volume du séparateur, pour éviter un entretien trop fréquent et coûteux.

Bien dimensionner un séparateur à hydrocarbures : un impératif

Le mauvais dimensionnement d’un séparateur à hydrocarbures peut entraîner des conséquences importantes pour le propriétaire des ouvrages. Tout d’abord, un séparateur sous-dimensionné va nécessiter un entretien très fréquent, responsable de coûts d’exploitation exorbitants.

Plus grave encore, un séparateur à hydrocarbures de capacité trop faible se charge trop rapidement en polluants. Lorsqu’il est saturé, si l’entretien n’est pas réalisé à temps, il peut alors relarguer les matières polluantes dans le réseau d’assainissement.

Cette pollution peut s’avérer préjudiciable pour le système d’assainissement collectif et peut engager la responsabilité du propriétaire de l’installation, pour entretien insuffisant.

Enfin, un séparateur à hydrocarbures sous-dimensionné peut aussi déborder en cas d’épisode pluvieux trop intense. Ce type d’évènement peut entraîner une pollution du milieu naturel environnant. La Police de l’eau peut alors être saisie et le propriétaire de l’installation condamné pour atteinte au milieu naturel.

Le dimensionnement et l’installation d’un séparateur à hydrocarbures doivent donc obligatoirement faire l’objet d’une étude précise réalisée par un spécialiste. En tant qu’entreprise spécialisée en assainissement, APB Environnement vous accompagne dans votre projet et vous propose en complément des prestations d’entretien régulier de vos ouvrages, pour garantir la qualité des rejets.